Mon voyage au Vietnam, # 2 : Cai Rang – Đà Lạt

Suite de mon voyage au Vietnam. Can Tho : visite d’un deuxième marché flottant celui de Cai Rang, le plus grand du golfe du Mékong, puis retour sur Saigon pour une soirée avant notre départ pour les Hauts plateaux du centre et Đà Lạt et la traversée de la cordillère Annamique.

Rendez-vous très tôt le matin 7h pour prendre le bateau qui nous conduira à Cai Rang afin de  visiter le marché flottant. Il nous faudra une heure pour atteindre Cai Rang.
Nous croisons de nombreux sampans et notre bateau devra se frayer un chemin au milieu de tous les bateaux commerçants.

C’est un spectacle impressionnant et la présence des bateaux visiteurs les dérangent nullement, nous sommes pratiquement invisibles pour eux et ils vaquent à leurs occupations commerciales.

Société matriarcale les femmes sont omniprésentes et manient avec une grande dextérité leur sampan et les négociations de marchandages.

De nombreuses embarcations de grossistes amarrent leurs embarcations et proposent, fruits, légumes et accrochent des échantillons de leurs marchandises à de longues perches en bois.

Les acheteurs et les vendeurs, vont de l’un à l’autre dans de petites embarcations.

Je reste bouche bée devant une telle activité. J’ai l’impression de me trouver sur une autre planète.
Nous passerons plus de 2 heures au milieu des bateaux et sampans avant de retourner sur Can Tho puis retour sur HCMV Saigon.

Départ pour Đà Lạt
Départ très tôt le lendemain pour les Hautes plateaux du centre et Đà Lạt à 320 km et la traversée de la cordillère Annamique.

Nous quittons Ho Chi Minh / Saigon, une ville en pleine extension, véritable chantier de constructions, témoignant de son dynamisme économique.

Le trajet sera long car la route est parfois en mauvais état, de nombreux travaux jalonnent le parcours et durant plus de 60 km nous n’aurons qu’une route de terre suite à de nombreux travaux.

Le long du trajet nous nous arrêterons pour découvrir des plantations d’Hévéas, de caféiers, de thé, de poivriers, d’anacardiers ou pommier cajou, je suis d’ailleurs très surprise de découvrir comment la noix de cajou se développe.

A 40 km de Kon Tum, la ville de Plai Cu (45.000 habitants) est située à 785 m d’altitude au centre d’un plateau de terre rouge volcanique planté de caféiers, de poivriers et d’hévéas.

Plantations d’Hévéas
Nous découvrons des plantations d’hévéas.  De ces arbres on extrait un liquide blanc appelé  latex qui est utilisé pour être transformé en caoutchouc. En effet la récolte du latex est effectuée par une entaille diagonale dans l’écorce, le latex coule de l’entaille et est recueilli dans un petit gobelet. On recueille d’environ 30 ml de latex par incision. Chaque jour une nouvelle incision est pratiquée. Lorsque l’ensemble des entailles atteint le sol, on laisse l’écorce se renouveler.
L’hévéa, un arbre originaire d’Amérique du Sud. Son nom indien est “ cahutchu ”, qui signifie “ bois qui pleure ”, en référence à son mode de récolte .

Alexandre Yersin, de l’Institut Pasteur, et le commissaire Belland, furent les pionniers de l’hévéa en Indochine en 1899.
Alexandre Yersin (1863-1943), un chercheur de l’Institut Pasteur, qui revient de Bombay en 1897 et met fin sa carrière de grand explorateur. L’hévéa est planté en 1899 sur le site de Suoi Giao.

Les frères Michelin achètent en 1903 ses premières récoltes.

En 1915, il ouvre une nouvelle station agricole au Hon Ba, et réalise les premiers essais d’acclimatation de l’arbre à quinine (Chinchona ledgeriana). Yersin suit de très près les problèmes agronomiques de ses hévéas et les problèmes techniques de son caoutchouc pour en tirer le maximum d’argent afin de financer ses recherches médicales. Il subira ainsi les dégâts des typhons.
Les plantations industrielles se développent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Des plantations sont ensuite défrichées dans les « terres rouges », plus riches mais aussi plus lointaines, moins peuplées, exigeant plus de travail, plus de capitaux et le recrutement de la main-d’œuvre. L’annonce des 100 000 francs de bénéfices que réalisa en 1906 Belland, le commissaire central de la Sûreté de Saïgon, lequel avait fait planter des hévéas dès 1898, fit naître des vocations. D’importantes sociétés voient alors le jour, telle la Plantations_des_Terres_Rouges ou la Société des plantations d’hévéas. Michelin investit à grande échelle en 1925, lorsque les planteurs profitent de cours mondiaux en hausse. On assiste alors à l’arrivée massive de capitaux métropolitains en Indochine. À partir de 1930, le cours du caoutchouc descend en dessous de celui de 1922. Les autorités accordent des primes, des prêts, veillent à ce que la réglementation internationale mise en œuvre à partir de 1934 ne lèse pas les intérêts des sociétés françaises. La Banque de l’Indochine, qui deviendra en 1974 la Banque Indosuez, rachetée en 1996 par le Crédit agricole, accorde des avances et se rend parfois maîtresse des plantations, via sa filiale SIPH.

En 1939, l’Indochine exporte huit fois plus de caoutchouc qu’une quinzaine d’années auparavant. à cause des profits substantiels qu’il génère et de son utilisation très variée.
Avec la fin de la guerre en 1945 et la fin de l’occupation japonaise la production peut être relancée. Les avions de ligne Douglas DC-4 sur la ligne d’Extrême Orient puis le Super Constellation (qui, à partir de mars 1950, assurait une fois par semaine la liaison Paris-Saïgon) transportaient régulièrement des administrateurs des compagnies françaises, alors que l’insécurité gagnait peu à peu les plantations isolées. Les familles des planteurs devaient alors quitter les implantations les plus exposées.
Les plantations françaises ont inspiré le film Indochine (1992), de Régis Wargnier, avec Catherine Deneuve et Vincent Pérez. (Source Wikipédia.)
En 1975, il ne restait plus  47.000 ha d’hévéas,  ils étaient vieux, de nombreuses usines étaient dévastées, à l’abandon pour certaines et les machines endommagées ou obsolètes. Le gouvernement a pris des mesures radicales afin de développer le programme de culture de l’hévéas.

Plantations de Poivre
Le poivrier est une liane originaire de l’Inde, qui produit des fruits sphériques, de la grosseur d’une petite groseille, charnus, d’abord verts puis rouge foncé. Ces fruits, les grains de poivre, sont disposés en épis de vingt ou quarante.
Le poivre est l’épice la plus importante au monde et une des plus anciennement connues. C’est un condiment à saveur piquante très utilisé en cuisine.
On le trouve sous forme moulue à partir des graines décortiquées (poivre blanc) ou non décortiquées (poivre gris), ou entière, à partir de graines immatures séchées (poivre noir) ou de graines immatures non séchées (poivre vert).

Plantations de caféiers.

Plantations de théiers

Plantations d’anacardiers aussi appelés pommiers cajou.


Avant d’arriver à Đà Lạt, nous nous arrêterons dans un magnifique endroit le Parc Pren  avec sa magnifique plantation d’orchidées et ses chutes d’eau et un centre boudhique.

De nombreux panneaux publicitaires jalonnent les routes

Đà Lạt
Nous arrivons en fin de journée à  Đà Lạt après plus de 8h de route qui ne furent pas de tout repos tant l’état de la route fut parfois cahoteux, poussiéreux, j’avais une pensée pour notre chauffeur qui fut vraiment un pro dans les endroits un temps soit peu dangereux dans la montagne. Conduite prudente et sécuritaire. Il le fallait.

Arrivée à  Đà Lạt qui signifie en langue Lat « rivière de la tribu Lat », nous nous dirigeons vers notre hôtel situé en plein centre.
Située à 1500 m ce site fut découvert par le Dr Alexandre Yersin (1863-1943) collaborateur de Louis Pasteur. Il y installa un sanatorium avec l’aide de Paul Doumer pour permettre, entre autres, aux coloniaux de récupérer des fatigues dues au climat tropical. Sa devise latine est d’ailleurs Dat Laetitiam Aliis Aliis Temperiem qui signifie « Elle donne aux uns la joie, aux autres le bon temps. » Elle était la principale station climatique de l’Indochine française.

L’empereur Bảo Đại y possédait une résidence d’été.
Avec ses 129 400 habitants, Đà Lạt, occupe une région tempérées parsemée de lacs, de forêts, de chutes d’eau et  de vergers. On l’appelait autrefois ‘Le petite Paris ». Đà Lạt a même sa réplique miniature de la Tour Eiffel.

Đà Lạt, est le verger et le potager du Vietnam du Sud. À perte de vue s’étendent d’immenses serres où sont cultivés: fraises, artichaut, courgettes, brocolis, tomates, poireaux, betteraves, bref tout ce que nous trouvons en Occident sur nos marchés et des fleurs, oeillets, chrysanthème, orchidées. Ces cultures maraîchères et horticoles alimentent les marchés du Sud  et font vivre une bonne partie de la population.

De nos jours le tourisme s’est beaucoup développée et apporte une source de revenus importante.
Elle est considérée comme la capitale des fleurs.
Des serres s’étalent à perte de vue, nous prendrons le petit train de la gare de Đà Lạt et nous traverserons les cultures sous serres pour nous rendre à Trai Mat, terminus du petit train.


Ce sapin penché nous a interpellé.
Notre hôtel se trouve au centre de Đà Lạt, proche d’un grand marché de fleurs, poissons fruits et légumes , nous en profitons pour visiter.

Les fraises sont harmonieusement disposées dans des paniers en osier.

Les avocats sont différents de ceux que nous avons l’habitude de voir.

Fruit qui pue, durion ou durian. Son odeur nauséabonde peut se sentir à des centaines de mètres mais cela reste délicieux. Sa chair est acide non sucrée et juteuse.

Marchandes de poissons et crustacés.

Street food à tous les coins de rue ou d’escaliers et la vache qui rit me fait bien sourire.

Résidence d’été de L’empereur Bảo Đại
Bảo Đại (du vietnamien : 保大帝 en caractères anciens) est le nom d’intronisation du prince Nguyễn Phúc Vĩnh Thụy, fils unique de l’empereur Khải Định (啟定帝), né le 22 octobre 1913 au palais Doan Trang Vien de Huế et mort le 31 juillet 1997 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. 13e et dernier monarque de la dynastie des Nguyễn et dernier empereur du Viêt Nam, il règne sous la colonisation française, alors que la dynastie n’exerce plus qu’une souveraineté symbolique sur les protectorats de l’Annam et du Tonkin. Il abdique en 1945 alors que l’Indochine française sombre en plein chaos à la suite du coup de force, puis de la capitulation des Japonais, et lorsque le Việt Minh prend le pouvoir. En 1949, durant la guerre d’Indochine, il est ramené au pouvoir par les Français, non plus avec le titre d’empereur mais avec celui de chef de l’État du Viêt Nam. En 1955, il est renversé par son premier ministre Ngô Đình Diệm ; il passe ensuite le reste de sa vie en exil.
En 1934, Bảo Đại épouse Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan, une jeune catholique du Sud, élevée elle aussi en France, qui prend le nom dynastique de Nam phương.de cette union naîtra 5 enfants.(3 filles et 2 garçons). L’impératrice décèdera en 1963 en France à Chabrignac en Corrèze dans sa propriété où elle s’était retirée.
Cette résidence Art déco, est située au sommet d’une colline plantée de pins. Elle fut construite de 1933 à 1938selon des plans  d’architectes français et vietnamiens dans le style Art déco lancé par Le Corbusier, elle abrite une foule de souvenirs et d’objets ayant appartenu à la famille impériale. Sur une surface de 1000m2 se succèdent 25 pièces et appartements privés de l’empereur et de l’impératrice. Cette demeure absolument magnifique est entourée de superbes jardins et d’une très belle pinède.
Et cette visite fut pour moi comme un voyage dans le passé. J’ai eu plaisir à me promener dans cette magnifique demeure chargée de souvenirs.


Hall d’entrée

Le hall d’entrée avec l’accès à l’étage

Le bureau de l’empereur tel qu’il était, comme figé dans le temps.Un buste grandeur nature trône au-dessus de la bibliothèque Les deux petits bustes représentent son père , l’empereur Kai Dinh.Les photographies au-dessus de la cheminée représentent, de gauche à droite Bảo Đại ,son fils aîné Bao Long en uniforme et l’impératrice Nam Phong.

Le salon d’attente pour les invités

Salle de réception

Magnifique tableau en nacre et verre représentant la carte de l’Indochine offerte par les jeunes étudiants vietnamiens en France en 1942

Les appartements privés sont à l’étage

La chambre de l’Impératrice, sur la gauche la salle de bain

Le boudoir de l’impératrice que la famille utilisait lorsqu’elle se retrouvait le soir pour discuter.

La chambre de l’empereur Bảo Đại

Les cuisines où se préparaient les repas de réception et de la famille impériale.

Les jardins soigneusement entretenus

Centre de broderie XQ
Nous visiterons ensuite un atelier de broderie tout à fait remarquable avec des réalisations d’une perfection extraordinaire. De véritables tableaux brodés.

Découverte de cette magnifique fleurs Thunbergia mysorensis, fleur absolument extraordinaire de beauté.

La Gare de Dalat  (Ga Đà Lạt)
Cette gare de style Art déco est dû à deux architectes français Moncet et Revéron, et a été dessinée en 1932 et construite en 1938.  Les deux architectes français ont été très influencés par l’architecte Philippot à lorigine de la Gare de Deauville. Vous remarquerez que tout comme la gare de Deauville, la façade de la gare de Dalat est marquée par trois pignons, dont celui du milieu porte une horloge. Les trois pignons représenteraient les trois mont du Plateau de Đà Lạt.

Une ressemblance frappante avec l’architecture de la gare de Deauville Trouville

Sous chaque pignon se trouve un vitrail multicolore.

Grâce à son architecture unique, la gare de Đà Lạt a été reconnue comme monument historique national en 2001

Les travaux pour la construction de la voie ferrée de Đà Lạt – Thap Cahm débutèrent en 1908 et elle fut inaugurée en 1933. La construction fut diffilcile à cause du terrain montagneux. Après 24 ans de construction elle atteindra Dalat en1932.  Elle desservait Tourcham au voisinage de Phan Rang (84 kilomètres, dont 30 à crémaillère).

Découvertes des serres de cultures maraîchères, avec le petit train d’origine

Le petit train à crémaillère nous conduit tranquillement et nous traversons des petits villages jusqu’à la petite ville de Trai Mat. De chaque côté de la voie ferrée de  nombreuses cultures sous serre qui s’étendent à perte de vue.

Pagode de Linh Phuoc.

Une fois arrivés à Trai Mat nous nous dirigeons en compagnie de notre guide vers une Pagode dont la visite valait vraiment le détour.: la fameuse Pagode de Linh Phuoc. Il s’agit d’une structure unique incrustée de milliers de morceaux de bouteilles brisées, de terre cuite et morceaux de vaisselle. La construction a débuté en 1949 grâce à des dons moines  bouddhistes de la secte Mahayana de Thua Thien – Hue. Elle s’est achevée en 1952. La pagode est devenue plus connue en 1990. Je dois dire que j’ai été très impressionnée par cette construction. On ne sait où laisser aller son regard tellement les constructions et décorations sont nombreuses. L’image du dragon est omniprésente dans toute l’architecture de la pagode

À l’entrée un immense dragon de 49 m de long nous accueille, les ailettes du dragon sont fabriquées à partir de 50.000 morceaux de bouteilles,  c’est assez surprenant.

La tour de 6 m de haut (le plus haut stupa de Dalat) est pourvue de 7 étages, à chaque niveau une divinité au visage serein et au sourire interrogateur veille sur la cloche sur une cloche de de 8 500kg en bronze de 3/4 m de haut  sur laquelle on peut accrocher des messages et ensuite faire retentir le gong pour le faire parvenir à Boudha.

Quelques détails des incrustations de mosaïques.

Nous escaladerons pieds nus les 7 étages pour découvrir chaque divinité qui veillent sur la tour, lieu de culte des boudhistes.

          

La statue de la  Bodhisattva de la Miséricorde  Sakyamuni de 4,9 m en fleurs. 700 000  immortelles ont été nécessaires pour l’habiller

Le sanctuaire principal est imposant et possède deux rangées de colonnes en terre cuite incrustées de dragons.

 Nous poursuivrons notre voyage vers le lac Lak 180km puis Ban me Thuot qui feront l’objet d’un autre article et d’une autre recette.

Impression de la recette